samedi 8 novembre 2008

La GroSse enViE du MomEnt...

FRANCIS BACON exposition au Tate Britain.
jusqu'au 4 janvier 2009

Ca c'est donc la grosse envie du moment.
Depuis notre emménagement à Paris et le rapprochement de Londres (2h en Eurostar) c'est le projet de WE qui traine sans se réaliser car je ne l'apprendrais à personne la vie londonnienne est chère...très chère... Alors on y pense, on en rêve. Et puis un jour de septembre j'apprends qu'il y a cette exposition/rétrospective pour le centenaire de la naissance de F.Bacon ET à Londres. En voilà une opportunité à ne pas rater... alors on y repense de manière plus sérieuse... parce que le temps est compté, que l'expo ne va pas nous attendre. Parce que c'est un gros événement. Parce que je suis subjuguée par ce peintre. Parce que je veux une rencontre avec ses/Ces Toiles, une nouvelle confrontation ! La dernière fois, ma première fois face à Bacon j'ai été prise par surprise, de loin j'ai regardé ces toiles. Je n'ai pas compris ce qui m'arrivait, je me suis laissée envahir par les émotions. Cette fois, je me prépare. Je serais prête à assumer, supporter ? Je veux comprendre...
Je me rappelle des cours à Lyon2, de A.Brun nous parlant de Bacon. De la facon dont il saisi la sensation pour la mettre sur la toile. Rapport à la problématique alcoolique, ces corps informes, menacés d'écoulement, angoisse de vidage, de vidange... Représentation de corps mous, sans squellette, des bouches-trous hurlantes... tout n'est que confusion...

Le "génie" de Bacon se situe dans cette capacité à figurer ces états d'agonies. Plus qu'un pas et nous voilà plongés dans les écris de D.Anzieu sur les enveloppes psychiques (entre autre). Sans oublier Monjauze, Bion, Winnicott...


A lire " F.Bacon ou le portrait de l'homme désespecé" d'Anzieu justement et Monjauze pour la seconde partie.


"... À l’heure où arrive Anzieu, nous sommes à quelques minutes de la ruée. La venue de ces toiles récentes du peintre, encore jamais montrées, s’est répandue comme une traînée de poudre dans l’anderno parisien. L’enjeu de cette soirée est d’importance pour les jeunes éditeurs que nous sommes. Je devrais être tendu, inquiet, anxieux. Je ne vois pourtant que cet homme dans son imperméable bleu foncé un peu élimé qui me tourne le dos. Dix ans après cette soirée, je ne me souviens que de sa silhouette comme aimantée par les toiles qui l’aspirent et semblent risquer le faire chuter à tout instant. Il va pourtant demeurer là dans une incroyable concentration un long moment, un moment presque douloureux pour celui qui le regarde regarder cette crucifixion. Stat homo dolorosus. Mais qui est le Crucifié que le peintre représente ? Lui-même, l’analyste-visiteur, l’hôte-éditeur ou chacun de nous, humains, seulement humains, en proie à l’insupportable de notre condition ? L’insupportable de notre condition, voilà bien dans un registre plus empiriste qu’existentiel, autour de quoi va tourner désormais notre collaboration avec le psychanalyste..."

Éric Adda, À propos de l’édition de Beckett et le psychanalyste et de Francis Bacon, le portrait de l’homme désespéré (Carnet Psy).


Et pour continuer, la bonne idée serait aussi d' aller faire un petit tour à l'expo Rothko, à la Tate Modern.


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