Essais d’une clinique de la «déshumanisation»-
le trauma, l'horreur, le réel
12 et 13 décembre 2008Palais des Congrès - Strasbourg
Argument :
"L’invention de la psychanalyse par S. Freud est avant tout une élaboration progressive sur le trauma et ses cliniques. Du trauma sexuel des Etudes sur l’hystérie au traumatisme de La jeune homosexuelle considéré comme un écho entre la réalité d’un jour et une irruption du passé, il y eut l’invention de la libido qui trouve sa conflictualité avec les pulsions d’auto-conservation mais aussi son intrication pulsionnelle qui donne assise à la structure de l’être parlant.
L’irruption du réel surgit dans la clinique autour de la première guerre mondiale : l’horreur, l’effroi, les exterminations et la durée de la guerre des tranchées font que se développe la clinique de la névrose post-traumatique. Névrose de guerre où le primat du « Schreck » et de la pulsion de mort émerge avec la 2e topique qui a toute une série de conséquences sur la théorie analytique.
Comment Freud se situe-t-il par rapport à l’humanisme de son temps et par rapport aux désordres du monde extérieur ?
Lacan, en introduisant le complexe d’Œdipe sur le plan symbolique, les sociétés d’analystes sur le plan imaginaire et les camps de concentration sur le plan réel (acte de fondation de l’EFP) induit une clinique de la déshumanisation que nous voudrions actualiser dans ce 4e Congrès de la F.E.D.E.P.S.Y.
Comment penser aujourd’hui les désordres réels du monde contemporain ? De ce qui serait de l'ordre de la désaffiliation ou de l'atteinte à la filiation (Legendre), de la destitution subjective ou encore d'une désapropriation comme recherche de l'abolition du propre de l'être-homme (Benslama) à ce qui serait du registre de la déshumanisation, y aurait-il une différence de degré ou une différence de nature ? "Le bourreau peut tuer un homme mais il ne peut pas le transformer en autre chose" écrivait Antelme en 1947, écho douloureux et radical à ce qu'énonçait déjà Aristote pour qui "nous sommes engendrés en vue de la vie mais existant en vue du bien vivre", l'un excluant l'autre. L'atteinte de l'homme sur l'homme a-t-elle pu, depuis la Shoah, franchir les limites de l’espace de cet existant et atteindre celui de la « vie nue » (Agamben) ?
En quoi ces processus peuvent-ils être l'effet d'une désidéalisation du collectif, d'un délitement spéculaire du social ? Qu'enseigne à l'analyste le symptôme du rescapé ou le projet du bourreau ? Les traumatismes qui en résultent peuvent-ils faire expérience ou ne peut-il y avoir aucune inscription des évènements du passé dans l'actuel ? La théorisation analytique peut-elle permettre de nouveaux abords de l’exclusion, de l’extermination, de la ségrégation, de l’eugénisme, des persécutions ethniques et, inversement, que lui enseignent ces catastrophes contemporaines ?
Les effets cliniques de ces nouvelles réalités ne peuvent être ignorés. Mais force est de constater qu'ils ne se laissent pas circonscrire dans le cadre convenu de la cure analytique. Dès lors, au-delà des constats apocalyptiques que peut nous offrir une certaine littérature analytique, comment et quoi soutenir de l'analyse au lieu même de ces sujets « déshumanisés ?» Ou plutôt qu'est-ce que l'analyse peut retenir et en quoi s'enrichit-elle de ce qui se joue dans les pratiques qui n'ont pas manqué de s'inventer dans ces rencontres là ?"
Congrès où je serais bien allée, ca aurait été, de plus, une belle occasion de voir Caro B. mais au prix de l'AR Paris/Strasbourg ajouté au prix des deux journées...c'est juste impossible pour moi. Eh oui, les joies de ne plus être étudiante...pff. Reste plus qu'à trouver quelqu'un pour me raconter...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire